Le Béret Basque : le plus français des couvre-chefs

Béret basque français femme

 

Un symbole français

Vous connaissez très certainement le béret basque et ses caricatures exportées dans le monde entier sur le chic à la française. 
Marinière ou tablier, moustache, baguette, bouteille de vin ou encore béret basque.
Nous avons tous déjà vu ses dessins humoristiques exposants le cliché français hors de nos frontières. 
Cette image si typique liée au béret basque, lui a valu le surnom du béret français.

 

 

Mais attention, le béret basque n'est pas basque !! 

Et oui, le fameux couvre-chef français est un béret béarnais. 

Le responsable de ce quiproquo n'est nul autre que Napoléon III qui, en séjour à Biarritz pour inspecter les travaux de son palais construit pour l'impératrice Eugénie, observe que la population locale basque porte ce couvre-chef atypique. 
Ni une ni deux, il l’appela à tort le béret basque ! 

Personne n’osant lui préciser son erreur, le nom commun du béret basque apparait. 

À l’origine, le béret basque vient du Béarn, plus exactement des vallées d'Aspe et d’Ossau. 
Les bergers des Pyrénées l’utilisaient pour se protéger des pluies diluviennes lors des guidages de troupeaux. 
Démocratisé ensuite dans la plupart des provinces du Sud-Ouest français, il est communément porté dans le Béarn, la Gascogne et le Pays basque. 
À l’époque, le diamètre du béret (aussi appelé le plateau) correspond aux différentes provinces du Pays basque.
Cette mesure variable est exprimée en pouces, donne à chaque province son identité et sa reconnaissance unique. 

 

Une fabrication traditionelle 

Originellement fabriqué à partir de laine mérinos, laine luxueuse très propice au feutrage, le béret basque est pratique, inusable et pliable. 

Le processus traditionnel de confection dure sur plusieurs jours et est composé de plusieurs étapes :  

  • Le tissage où l’on assemble plusieurs pans triangulaires à l’aide d’un métier à tisser pour en faire un rond. Ce processus nous donnera le visuel du plateau, de la queue et du passage de tête. 
  • Le remaillage où l’on remonte, maille par maille, les deux bordures du béret pour le refermer. 
  • Le foulon où l’on réduit, en machine, la taille des bérets de deux tiers. Lors de ce processus de 8 heures, les poils sortent du filet et frisent le combiné ensemble, donnant au béret sa densité et son épaisseur.
  • La dernière étape regroupe la coloration, le lissage, le rasage, le repassage et la couture de la coiffe intérieure. 
Notre super chapeau de pluie est alors enfin terminé et près pour la vente !

 

 

Un chapeau de pluie moderne

Beaucoup d’entre nous pensent à tort que le béret basque est un chapeau d’hiver réservé aux journées froides, il s’agit en réalité d’un chapeau de pluie qui se porte toute l’année. Qu’il fasse chaud, froid ou humide, qu’il vente ou qu’il pleuve, il est le couvre-chef idéal.

 Dans les années 40, presque toute la France porte ce fameux couvre-chef ! 

En Alsace Lorraine, il devient signe de résistance durant l’occupation allemande, ce qui lui doit très vite son interdiction. 
Ironie du sort, la milice française, brigade de sinistre mémoire, a commencé à se parer de ce couvre-chef typiquement français, ce qui a vite déplu au plus grand nombre. 
Dans ces mêmes années et encore aujourd’hui, on l’associera souvent à l’armée.  
Aujourd’hui, le béret basque est un peu moins présent dans nos rues, mais attention, il n’a pas disparu pour autant !
Chacun a sa façon de le porter, il ne séduit pas seulement les bergers des Pyrénées et des Landes.
Les grands couturiers de France s’en sont emparés pour coiffer des célébrités aussi différentes les unes des autres allant de Madonna à Che Guevara ou de l'Abbé Pierre à Kate Middleton.
Des couleurs originales, des motifs ou bien des tissus inédits, plus les années avancent et plus la chapellerie fait évoluer ses techniques. 
Le Chapoté a lancé son modèle de béret rond avec un bleu puissant, un orange hermès et un velours côtelé. 
Le béret basque a un bel avenir, les plus jeunes aiment le porter et les nostalgiques aiment le revisiter.
Bien loin du cliché, cette tradition n'a pas pris une ride ! 

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